Épave d'Il-Quintiono

"Tell us about a famous wreckage in your world. What happened to it?"

 

An 16817 du calendrier éllèssien. Le vaisseau B0-ENvir fait son départ du spatio-port d'AXMO. A son bord, une cargaison cachée du capitaine même. A 5ug de là, un croiseur de classe T éllèssien, en simple patrouille anticontrebandière.

 

Aujourd'hui encore, la simple mention de l'Épave d'Il-Quintiono suffit à faire grimacer les gens. Et en effet, ce n'est pas pour rien que cet incident dramatique à marquer les esprits dans l'univers, et plus particulièrement les atons et les éllèssiens.

Aujourd'hui encore, cet incident reste une des plus grandes affaires de trafic d'être vivant intelligents jamais démantelé. La nature de la "marchandise" à bord du B0-ENvir, les moyens déployés par Ellès, et l'héroïsme d'un jeune soldat on marqué les esprits à vie.

Contexte

  Le spatio-port d'AXMO est, aujourd'hui encore, une plaque tournante incontournable du commerce trans- galactique entre Ellès et la constellation d'HP-657. Sa construction débute en l'an 15789 du calendrier éllèssien, sur l'impulsion d'Ellès, qui souhaite exploiter à son plein potentiel le commerce et les gigantesques ports terminaux d'Halllas, autre plaque tournante du commerce transgalactique située dans la constellation HP-657. Afin de respecter les récentes législations imposées par le Sénat à cette époque, Ellès partage donc le financement de ce qui deviendra le spatio-port d'AXMO avec plusieurs autres états de la constellation d'HP-657, qui tout comme elle, n'avaient qu'à gagner d'un tel investissement.
Les coûts sont colossaux, et les travaux titanesques. Bien que vieux de plus de mille ans, aujourd'hui encore, le spatio-port d'AXMO maintient sa place parmis les plus grands spatio-ports commerciaux de l'univers. Après 3 ans de travaux acharnés, ce qui peut paraître relativement long de nos jours mais qui était à l'époque une prouesse technique sans précédents et un symbole de la puissance éllèssienne, le spatio-port ouvre ses docks aux premier vaisseaux de transports.
Rapidement, AXMO devient une escale inévitable pour les vaisseaux, qu'ils soient de petit tonnage ou de pur monstres d'acier, souhaitant se diriger dans un sens vers Ellès, ou dans l'autre vers HP-657 et le spatio-port d'Halllas. Aujourd'hui, plus de 27% du commerce entrant et sortant d'Ellès passe par AXMO. Victime de son succès, le spatio-port fut vite agrandit, pour répondre à la demande grandissante des commercants et industriels. Cependant, comme nous allons le voir par la suite, un tel succès n'est pas toujours synonyme de bon augure, encore moins pour un endroit aussi stratégique.
En effet, seulement onze ans après son ouverture, et deux après son agrandissement conséquent, le spatio-port d'AXMO fut victime d'une attaque minutieusement préparée. Par qui ? Par les forces armées de S'oulf-Hen, un groupe terroriste qui sévissait dans la région, et dont l'objectif principal était l'arrêt de l'ultra-mondialisation. Leur cible initiale ? Les docks 14, 15 et 16 de la section tonnages ultra-lourds du spatio-port. Ils attaquèrent donc ces docks simultanément, prenant de court la sécurité déjà débordée d'AXMO. Durant cette première vague d'assaut, 317 personnes furent tuées. De cette façon, les terroristes espéraient pouvoir attirer l'attention des grandes puissances sur leur cause. On peut dire qu'ils y sont parvenu d'une certaine façon, puisque Ellès, réagit instantanément à une telle menace.
Jamais encore on avait vu Ellès défendre si intensément sa position et ses intérêts. Sur les ordres de la reine de l'époque, Sûo, quatre croiseurs de classe T furent mobilisé en l'espace de trente-cinq minutes. Moins de quinze minutes plus tard, les quatre croiseurs T et leur flotte se retrouvent sur le lieu de l'attaque. Il convient de noter qu'à cette époque, en tant que principal acteur économique d'AXMO, la sécurité dudit spatio-port lui revenait. Prenant son rôle très au sérieux, et voyant une attaque d'une telle envergure, l'on comprend mieux cette réaction de la part d'Ellès qui peut sembler disproportionnée au premier abord. N'outrepassant jamais les lois du Sénat, Ellès lança alors la plus grande manoeuvre anti-terroriste spaciale encore jamais vue.
Les croiseurs T, alors à l'époque parmi les plus redoutés de l'univers, s'acharnèrent alors sur les, déjà costauds mais frêles en comparaison, vaisseaux du S'oulf-Hen. A la fin de la manoeuvre, l'entièreté de la flotte déployée par le S'oulf-Hen fut réduite à néant, et Ellès fit débarquer nombre de soldats à terre, afin d'emprisonner, voir d'éradiquer toutes traces du S'oulf-Hen encore présente dans le spatio-port. Le bilan final de l'opération s'élève à 323 morts côtés civil, 0 côté éllèssien, et plus de 4200 du côté du S'oulf-Hen.
Cette attaque fut donc un message clair de la part d'Ellès à l'entièreté des mouvements terroristes allant contre sa volonté : on ne plaisante pas avec ça à Ellès. On notera d'ailleurs la même année et pour une bonne décennie, une baisse significative du terrorisme dans l'univers. Bien que meurtrier, la manoeuvre éllèssienne fut vivement applaudie, tant par ses ennemis que ses alliés, et n'allant à l'encontre d'aucune loi sénatique connue, Ellès ne reçu jamais aucune conséquence pour ses actes.

L'histoire du B0-ENvir

  254 mètres de long, 47 mètres de long et 54 mètres de haut. Voici les dimensions du B0-ENvir, transtellaire transgalactique de tonnage classe G. Sa destination ? La périphérie de la constellation d'HP-657. A son bord, plus de 150 membres d'équipages, 1300 passagers et plus de 240 tonnes de cargaison utile. Son capitaine, dont l'identité est restée anonyme pour préserver son intimité, commande ce genre de vaisseaux depuis plus de trente ans. Donc, on est en droit légitime de se demander qu'est-ce qui pourrait aussi mal tourner. Et bien, la tragédie du B0-ENvir ne vient pas du vaisseau en lui-même, de l'équipage ou des passagers. Non, cette tragédie prend sa source dans un conflit vieux de plus de mille ans et une sombre histoire de trafic d'êtres vivants bien cachées des autorités.
Il est 5h44, heure d'AXMO. Le B0-ENvir a déjà quitté son port de départ depuis une heure. Soudain, un véritable vacarme se fait entendre en provenance de la coque extérieur du vaisseau. La source du bruit ? Des récidivistes terroristes affiliés à S'oulf-Hen tente de forcer la coque du vaisseau pour prendre le contrôle de celui-ci. Il est de notre plein droit de se dire que telle attaque n'a rien d'extraordinaire, après tout, nombre de vaisseaux se sont déjà fait attaqués de la sorte. Alors qu'est-ce qui rend celle-ci si spéciale ? Remontons un peu plus tôt dans nos propos. Vous souvenez-vous des 240 tonnes de marchandises utiles à bord du vaisseau ? Retenez les bien, elles sont capitales pour la suite de l'histoire.
Malgré les efforts du personnel de bord et de certains courageux passagers, les terroristes parviennent à prendre le contrôle du vaisseau, en faisant au passage 234 morts rien que durant leur prise de contrôle. De l'autre côte Ellès, à qui la sécurité du spatio-port d'AXMO incombe toujours et dont le rôle est d'assurer la sécurité des vaisseaux dans son périmètre, a rapidement vent de cette prise de contrôle du B0-ENvir par les terroristes du S'oulf-Hen. Sa riposte ne se fait pas attendre.
Dès 6h23, l'Antéros, vaisseau croiseur amiral de classe T le plus proche, est immédiatement missionné par Ellès de sécuriser l'affaire. 6h31l'Antéros arrive sur les lieux de l'incident, ou le B0-ENvir s'est immobilisé, faute de cohésion chez les terroristes, trop lents pour relancer le vaisseau et le dévier de sa route. En un rien de temps, l'Antéros s'assure d'immobiliser le B0-ENvir. Impossible dès lors pour le vaisseau de bouger, ne fût-ce que d'un cheveu.
A ce stade là, vous vous demandez sûrement quel est le problème. Qu'est-ce qui pourrait bien empêcher l'Antéros de tout simplement déployer ses troupes et prendre le contrôle du B0-ENvir ? La réponse est simple. Les 1187 passagers restant, le peu d'équipage encore en vie, et la cargaison du vaisseau, d'une importance cruciale, puisqu'il s'agit de vivres et matériel agricole en direction d'une colonie fermière nouvellement établie dans la constellation d'HP-657. Ces trois critères empêchent l'Antéros de déployer ses troupes sans risquer de causer la mort de nombreux innocents et provoquer un tollé diplomatique.
C'est à partir de cet instant que les choses vont se corser pour Ellès et les occupants du B0-ENvir. Devant la complexité de la situation, Ellès décide de mobiliser les SRIS, le Service de Renseignement et d'Interventions Spéciales, une unité d'élite capable d'intervenir dans n'importe quelle situation. Le seul hic ? Impossible de faire passer des vaisseaux éllèssiens sans risques de représailles de la part des terroristes. Le dernier recours d'Ellès ? L'agent 9, seul représentant du SRIS déjà à bord de l'Antéros. Son identité n'a pas été dévoilée à ce jour, sur la demande dudit agent. Dès qu'Ellès apprend sa présence à bord de l'Antéros, l'agent 9 est chargé de sécuriser la position d'Ellès et de faciliter la tâche à l'armée. On en vient donc à se demander comment une seule personne serait capable d'un tel exploit. Une rumeur, depuis fondée, vérifiée et étiquetée comme vraie, nous dit que l'agent 9 était en droit de refuser cette mission.

"Bon. De toute façon, c'est soit j'suis un connard, soit j'portes mes couilles, j'me dépasse et vous m'en devez une belle."

  Tels seraient les propos de l'agent 9 au moment ou le sommet du SRIS lui demande, si oui ou non il acceptait leur mission. A ce stade, il n'est que 6h47. 6h51, l'agent 9 se trouve dans l'immensité de l'espace, il n'est déjà plus dans l'Antéros. 6h55, l'agent 9 confirme son infiltration réussie à bord du B0-ENvir, et donc par la même occasion la réussite de la stratégie mise en place par Ellès. En liaison directe avec l'Antéros et le quartier général du SRIS, nombre de personnes ont les yeux rivés sur les faits et gestes de l'agent 9. Soudainement, c'est le silence règne. PLus un mot de la part de l'agent 9. Que se passe-t-il ? Certains craignent le pire, qu'il se soit fait prendre, qu'il soit blessé, ou pire encore. Après de longues minutes d'angoisse côté éllèssien, l'agent 9 reprend enfin la parole.

"Les gars... J'espère vous voyez c'que j'vois. Parce que c'est juste horrible. J'ai... J'sais pas, c'est la première fois j'ai pas les mots comme ça là..."

  En effet, il est difficile de trouver les mots à ce moment là, tant bien du côté de l'agent 9 que derrière les écrans de contrôle de ses supérieurs. Malgré un mental et des nerfs d'acier, l'agent 9 est mis à rude épreuve. Notons qu'à ce moment, il se trouve dans la cale du B0-ENvir, la ou la précieuse "marchandise" est entreposée. Devant lui, des cages jusqu'au plafond. Dans des cages, des formes, des êtres vivants. L'agent 9 raconta plus tard que l'odeur était telle, qu'il se vit contraint de porter un masque afin de ne pas suffoquer tant l'air était vicié.
Avec précaution, prenant soin de n'alerter de sa présence aucun potentiel terroriste présent dans la zone, l'agent 9 avance dans le noir, ses sens en éveil. Il n'a pas de lampe, se fond dans l'obscurité. Y compris les êtres vivant dans les cages ne l'ont pas remarqué. Par curiosité, ou pour des raisons inconnues, l'agent 9 s'approche des cages sur les ordres de ses supérieurs, intrigués par la présence de ces cages, qui ne constituent en rien la soi-disant cargaison de matériel agricole. Et là, c'est le choc. A travers les implants de l'agent 9, les officiers et supérieurs voit devant leurs yeux horrifiés le contenu des cages.
En réalité il ne s'agit ni de matériel agricole, ni de vivres, ni de quelconques animaux exotiques issues de la contrebande; mais d'enfants d'origines diverses, empilés comme vulgaire bétail dans des minuscules salles. Il sera confirmé par la suite de la présence de plus de 9600 enfants dans la cale du B0-ENvir. Plus un mot de la part de l'agent 9. On devine dans la salle de commandement de l'Antéros, que l'agent 9 était au courant de la nature de la cargaison dès son infiltration dans le B0-ENvir, mais qu'il a préféré garder le silence tant que ses supérieurs ne se rendent pas compte eux-mêmes de la situation. Face à cette révélation, l'agent 9 s'immobilise, laissant le temps à ses supérieurs d'analyser la situation et d'éventuellement, modifier les directives de la mission. De longues minutes s'écoulent. 7h08, l'Antéros sort de son silence, et ordonne à l'agent 9 de poursuivre sa mission sans aucune modification du plan. Silence radio. Puis, l'agent 9 tiens les propos suivants.

Ain't no way je fais ce que vous me dites. Ca relève tout simplement du déni. Et je ne peux pas laisser une telle volonté de votre part d'ignorer le sort de ces enfants. (...) En clair, pour ceux qui n'auraient pas capté, je refuse. Je poursuis le même but que vous, je continuerais à suivre le but de la mission, mais jamais, je vais laisser ces enfants de côté. Que ce soit bien clair, là est mon opinion.

  Sur ces mots, l'Antéros ne peut que constater avec effroi que l'agent 9 a coupé toute communication avec le vaisseau amiral, ne gardant comme contact avec le vaisseau une simple retransmission visuelle de son point de vue. C'est la panique côté éllèssien. Jamais encore un agent du SRIS n'avait osé aller à l'encontre des directives. On ne sait comment réagir face à une situation pareille. De son côté, l'agent 9 poursuit sa route. Cependant, il ne se dirige pas vers la salle dans laquelle les terroristes retiennent les otages, il se dirige à présent vers le local hyperdrive du vaisseau. Rapidement, l'Antéros comprend le plan de l'agent: une diversion d'envergure. Il est dorénavant évident pour le commandement de l'Antéros que l'agent 9 ne compte en aucun cas abandonner à leur sort les enfants dans la cale du vaisseau. Une question demeure: comment compte-t-il s'y prendre ? En est-il capable ?
7h12, un incendie se déclare dans la salle hyperdrive babord du B0-ENvir. L'agent 9 n'a pas perdu de temps, dès l'instant où les hommes du S'oulf-Hen se dirigent vers la salle hyperdrive, le plan de l'agent 9 entre en action. Devant les yeux stupéfaits du commandement de l'Antéros, l'agent 9 enchaîne prouesse physique sur prouesse, d'une efficacité redoutable et d'une discrétion à la limite de l'effrayant. 7h14, l'agent 9 se trouve aux portes de la salle de pilotage du vaisseau. Son but ? s'interrogent l'Antéros. Rien de plus simple, semer la panique chez les terroristes, afin de les désorganiser.
Et on peut dire qu'en effet, ce fût efficace. En un rien de temps, l'agent 9 se débarasse des gardes postés dans la salle, et évacue en direction du hangar de secours les membres d'équipages survivants. Son prochain objectif: le sauvetage des passagers survivants. A cet instant, ni lui ni Ellès ne connaît le nombre de survivants côté passager. Accompagné des membres d'équipage rescapés, l'agent 9 atteint le hangar de secours depuis lequel les quelques 35 navettes d'urgence permettront d'évacuer en sécurité les rescapés. Nouvelle vague d'étonnement côté éllèssien: l'agent 9 ordonne aux membres d'équipage de rester à bord du vaisseau tant qu'il n'a pas ramené au hangar le reste des passagers. Profitant de la confusion régnante, il élimine les terroristes sur son chemin et se faufile jusqu'au hall principal du vaisseau, hall dans lequel les terroristes gardent les passagers en otage. Et c'est aussi ici que les choses se corsent pour l'agent 9.
De toutes les options qui s'offraient à l'agent 9, celui-ci choisit une des plus audacieuses. 7h25, il repasse à l'action. Les lumières vacillent dans le hall, les ombres s'étendent et les occupants du hall voient des formes étranges danser le long des murs. Une ombre se meut au fond du hall, puis le traverse brutalement, répandant une froideur sans pareille dans son sillage. Les terroristes tombent à terre, morts. Les ombres se replient, et sous les yeux ébahis des passagers, une silhouette vacillante fait son apparition: l'agent 9. Visiblement fatigué, pansant son bras gauche, il s'avance dans la salle et se fait comprendre par les centaines de personnes présentent: elles doivent le suivre si elles tiennent à la vie. Sans plus attendre, l'agent 9 se remet en route, guidant les passagers et sécurisant la voie.
Les passagers atteignent le hangar de secour, sains et saufs. Il est 7h30, 32 des 35 navettes d'ugence on quitté le B0-ENvir, sauvant au passage l'intégralité des passagers et du personnel de bord survivants, recueillis plus tard par l'Antéros; la mission donnée par le SRIS à l'agent 9 est terminée. Mais l'est-elle vraiment ? Pour l'agent 9 en tout cas, la question est vite réglée. Lui n'a pas oublié sa promesse, il lui reste encore à sauver les 9600 enfants encore présents dans les cales du vaisseau. Avant de s'élancer dans le dédale des couloirs du B0-ENvir, il rallume son micro et rétablis le contact audio avec l'Antéros. On lui attribue à ce moment là, la citation suivante.

Ah shit, here we go again.

  Avec un grognement de douleur, l'agent 9 s'élance à nouveau dans le dédale de couloirs du vaisseau, battant probablement nombres de records au sein du SRIS. En quelques secondes, il accomplit la prouesse d'atteindre les cales. Une fois arrivé, il s'immobilise. Des flux de magie courent de ses doigts et remontent le long de ses bras jusqu'à ses cheveux. Un claquement de doigts, et des boules de magie luminescentes s'installent au plafond, illuminant la scène.