Venice

Les chefs-d'œuvre artistiques le disputent aux murmures des puissants.

Généralités

La cité de Venice trône au centre de la toile comme un passage obligé de chaque traverse. Cette jonction, si étendue qu’elle dépasse en superficie de nombreuses cités, rayonne par ses créations artistiques. Neutre depuis les guerres d’Acrymonie, elle est surnommée à ce titre la cité des ambassades autant que la cité des arts. En raison de sa structure fragile, aucun train ou voiture n’y circule. Pour se déplacer, les Veniciens utilisent des gondoles tractées ou des chaises à porteurs, bien que la majorité préfère la marche à pied. Les abords de Venice sont occupés par des localités servant d’antichambres aux Loges artistiques. Le quatuor composé par Estampe, Arpège, Murmure et Symandre est complété par Méandre tirant son nom du virage opéré par les constructeurs des traverses pour passer sur cette terre émergente. Cette dernière localité occupe le rôle de grande halle pour la jonction.

La ville est sous le contrôle de l’artistocratie qui regroupe les membres les plus prometteurs des Loges artistiques. Les artistocrates ont le privilège de siéger au parlement. Leur tâche la plus importante consiste à élire tous les cinq ans les doges qui deviennent les maîtres de ces Loges, au nombre de quatre : le Masque en lien avec le théâtre, la Note pour la musique, le Glyphe pour les arts visuels et la Lettre pour la littérature. Chacune d’entre elles dispose d’un quartier spécifique au sein de Venice. Le système d’élection des doges repose sur des concours artistiques. Ces derniers ont une mainmise totale sur la diffusion de l’art. La police de l’Œuvre dépend d’eux directement et se charge de les protéger eux ainsi que les biens artistiques.

Venice, la cité des arts, ne pourrait exister sans l’apport financier de ses mécènes et de leurs nombreuses tractations commerciales. Ceux qui contrôlent ces négociations forment donc un contre-pouvoir, aussi ténu soit-il. Cette place revient à la Loge des antiquaires qui tire son épingle du jeu en aidant les artistes qui n’ont pas été retenus par les Loges artistiques. Ils financent les arlequins, milice privée, dont les interventions sont aussi théâtrales qu’expéditives.

Clé de voute de cette alliance improbable entre les doges et les antiquaires, la préfecture est une instance survivante des premiers temps de la jonction. Il n’y a pas besoin d’être artiste pour y entrer. La préfecture se divise en deux : la Droiture gère l’acheminement de la nourriture et le fonctionnement de la justice, tandis que la Prévenance surveille la dégradation des traverses et des bâtiments. À la tête de l’institution, le préfet dispose d’un pouvoir considérable. Élu à vie, il ne peut être révoqué et connaît donc la ville bien mieux que les doges. Lui aussi dispose d’un corps de police, les crépusculaires, souvent en conflit avec l'ŒuvreSe déplaçant sur de longues échasses, ils peuvent intervenir rapidement à n’importe quel endroit de la jonction. Leur résistance farouche contre le Lansk leur a valu une réputation internationale.