Le Gloriana

Immergé au milieu des brumes, le Gloriana présente une économie ultralibérale qui a permis au royaume d’attirer les nobles marchands les plus puissants de la Toile. Chaque grande cité est littéralement phagocytée par les konzerns qui en arrivent parfois à posséder et contrôler des quartiers entiers. Forts de leur succès, les konzerns gloriannais ont même implanté hors de leurs frontières des cités indépendantes du commerce placées sous la souveraineté directe du royaume. Ces communautés autorisent les échanges commerciaux sans aucune régulation, ce qui ne va pas sans créer parfois des tensions avec les pays hôtes. Malgré tout, la noblesse marchande présente un visage moins uni qu’on ne le pense, et les intrigues vont bon train pour obtenir les contrats les plus lucratifs.   Territoire en retrait et donc épargné par les guerres d’Acrymonie, le Gloriana est devenu la nation la plus riche, au détriment néanmoins de la classe ouvrière qui vit dans des conditions épouvantables. Toutefois, face à la montée de la grogne sociale, les konzerns ont récemment accordé le droit de grève et autorisé la création de syndicats. Mais ces mesures n’ont pas calmé les plus désespérés, car leurs effets peinent encore à se faire sentir…   Édifié sur trois gigantesques cités industrieuses (Londres, Camelot et Hivernêce), le royaume gloriannais s’étend en développant son réseau traversier. Depuis 1120, la surface de ce dernier s’est vue multipliée par six et permet de rejoindre les nombreuses petites îles environnantes. Ce sont toutefois les chemins de fer qui ont le plus profité de cette croissance. Ce mode de transport a dynamisé le marché économique en augmentant la demande en énergie, en produits métallurgiques et mécaniques. Cette phase de croissance a surtout été observée dans les cités inondées par les machines-outils et les machines à vapeur.

La cité de la reine de Fer, Camelot, ne résonne pas des martèlements et des incessants cliquetis de la classe industrieuse, mais des intrigues feutrées menées par les douze principales familles marchandes. Le siège du pouvoir économique de la Toile paraît calme, voire aseptisé. Au-dessus des larges avenues tracées au cordeau se dresse la citadelle royale qui perce les nuages et donne à la cité des allures de cadran solaire. Chaque famille marchande possède un quartier qu’elle a transformé selon ses envies. Leurs représentants se réunissent autour de la table ronde des négociations.   Londres accueille les plus importantes industries gloriannaises. Cette présence a permis à la cité d’atteindre un niveau de développement élevé, malheureusement au détriment de ses habitants dont la misère ne cesse d’augmenter. Pour maintenir un rythme de travail élevé, les autorités londoniennes raflent des traversiers qui viennent grossir les rangs des ouvriers.   Enfin, Hivernêce est une merveille architecturale réalisée par les maîtres tempérants nordaniens. Située dans une zone au climat rigoureux, la cité est protégée du froid par de gigantesques dômes de verre. Les artisans se sont eux-mêmes spécialisés dans la confection d’objets en verre et en cristal. Le climat urbain tempéré a permis l’éclosion de jardins luxuriants, transformant la ville coupole en véritable serre. Un système d’aqueducs et de canaux permet de se déplacer aisément entre chaque quartier et arrose presque toutes les espèces végétales. La température est maintenue par l’équilibre précis de trois composantes : le soleil, dont l’intensité est amplifiée par les vitres, mais surtout par les Loges des dégoutteurs et des cureteurs. Les premiers égouttent et recueillent l’eau qui se condense à l’intérieur des dômes, tandis que les seconds grattent la glace et la neige se déposant à la surface des serres. Tous contribuent à alimenter les canaux. Qu’un seul néglige sa tâche et la température comme la luminosité pourrait chuter drastiquement.