Olite Torré

Une deuxième sortie pour moi au sein de la Dernière Garde. Avant de sortir, j’ai eu le temps de payer mes hommages au Capitaine Farzadel et de rencontrer le reste de l’équipe. Je connaissais déjà la réputation de Bernadero et il n’a pas déçu. Sa Broyeuse est impardonnable. Il y avait également un ami de Farzadel, un certain Mac. Un énorme bugbear qui a un très bon instinct. En plus de moi, une nouvelle recrue était également là : un autre envoyé du divin, le paladin Richard. Nous étions tous sous la tutelle de la cheffe malgré elle, Linnea.   Ventin* nous a donc envoyé vers les bois entre Trois-Chemin et L’Oiselet pour y repérer une menace. Des tremblements et une certaine destruction sèment la confusion chez nous. Une perturbation des Trames a également été reportée dans les environs. Bref, une menace qui devait être contenue, éliminée ou utilisée à notre avantage.   Dans la nuit de notre voyage, certains d’entre nous ont évoqué un grondement de bête. Je croyais alors qu’il s’agissait plutôt d’un arbre. Quelle insouciance…   Lors de notre battue, nous sommes arrivés à une maisonnée qui abritait un vieillard. J’ai pris les devant et je suis aller me présenter. Un coup d’œil au vieillard et je vis les marques du Chancre dans sa chair. Mes talents en médecine et en psychologie me portèrent à croire qu’il ne pouvait pas s’agir d’un décadent ou d’une petite frappe du Chancre. Il y avait dans ce vieillard maigre, mais d’une grandeur effarante pour un homme, toute la présence d’esprit et non pas l’instinct animal habituel qui guide ces êtres. Après quelques instants de discussion, il m’apparut évident que l’homme devant nous était en proie à une espèce de malédiction voir même un avatar de la créature que nous cherchions. Il nous restait alors à trouver une méthodologie pour tempérer la menace qu’il posait.   Cela devint un réel défi lorsque l’homme devint totalement transparent quant à sa condition. Malheureusement, sa clarté mentale est totalement obscurcie par une amnésie nocturne. Il est honnête quant à sa condition et il est témoin de ses dommages. Toujours est-il que chaque nuit il s’isole (encore plus qu’à l’ordinaire) dans une caverne pour se réveiller chez lui. Il nous a dit faire de la sorte depuis des temps immémoriaux. La tâche de trouver une méthodologie probante et garante de succès à long terme.   Il nous appartenait de ne pas abattre l’homme sans savoir s’il n’allait pas ressurgir plus loin et menacer les villages voisins. Nous l’avons donc suivi jusqu’au site où cet homme meurt et renaît quotidiennement. Nul besoin de vous dire que j’étais particulièrement confus et sceptique quant à l’aventure dans laquelle je participais. Si cet homme était à l’origine du boucan qui m’avait réveillé la veille, quels espoirs pouvions-nous entretenir pour mener à bien cette mission? Puis, j’ai également remarqué qu’il grandissait, que ses marques chancreuses devenaient plus importantes. Le temps manquait. La pression pesait de plus en plus sur nos épaules.   Après avoir longtemps réfléchi, Linnea a envoyé sa renarde avec l’homme. Aléa a communiqué la scène à Linnea qui nous l’a décrite sur le chemin du retour. En gros, semblerait-il que l’homme se métamorphose bel et bien au quotidien. Il est alors attaqué par d’immenses monstruosités gluantes. Nous avons entendu le vacarme, mais nous avons malheureusement été dérangé par des apostats ou quelques autres figures du chaos de ces terres. Lesquels nous ont informé que le vieillard était à eux. Je n’ai eu le temps de faire quoi que ce soit avant que mes camarades abattent les apostats en une effusion sanglante dégarni de toute pitié. Ils ont été épatant.   Dès lors que leurs corps furent au sol, Linnea nous communiqua son désir de laisser une distance avant que la bête ne sorte. Je n’avais pas eu l’honneur de frapper pour la Dernière Garde et ma patience ne connaissait que peu de repos à la suite de ce spectacle. Je me suis donc rassemblé avec les autres membres de l’équipe et j’ai pris le temps de bénir mes confrères en première ligne.   Vous savez, il y a des engeances de ce monde qui vivent dans les récits. Je ne peux leur rendre justice. Ce qui sortit de cette caverne était aussi effroyable que puissante. La créature gigantesque courut à travers les ronces de Linnea en laissant d’immenses lambeaux qui se liquéfiait tant elle avançait. Puis, j’aperçus une tête de poulpe, des griffes immenses et d’un bond, elle frappa Mac, Richard et moi-même. Je n’avais pas touché le sol que déjà le murmure de Linnea me ramenait à moi-même. Je serais certainement mort sans celle-ci. En me titubant maladroitement, je réussi à relever le jeune Richard. Je crois l’avoir touché en me relevant. Je réalisais alors ma mortalité.   Le combat ne dura pas plus longtemps, Mac et Bernadero frappèrent et traînèrent la créature à travers les ronces. Et je me vis encore privé de toute actions participatives dans un second combat immédiatement après l’autre. Je pris le reste de mes réserves arcaniques pour revigorer les membres de l’expédition.   L’incroyable créature se liquéfia comme sa chair dans les ronces et nous retournâmes à la maisonnée du vieillard.   Là-bas, notre bonhomme apparut au petit matin. Il était tel que nous l’avions trouvé le jour d’avant. Nous lui avons parlé des apostats puisqu’il avait mentionné recevoir des visiteurs fréquemment. Il reconnut nos descriptions et Bernadero réussit à cartographier le lieu où ceux-ci l’avaient conduit.   Il m’est difficile de ne pas pousser mes supérieurs à enquêter sur ce lieu. Il est certainement lié à une grande puissance des Trames et pourrait contenir nombre de pistes ou de réponses à nos questions quant à ce golem, aux problèmes des Trames et même à notre Histoire.     * Pensée pour Ventin : Aucune vie ne vaut plus qu’un bien matériel. La journée où vous lèverez le nez de vos formulaires, vous aurez de nouveau le droit de commenter les méthodes de mes coéquipiers. Jusque-là, contentez-vous de communiquer nos tâches.