La Descente
Située à la frontière des Terres Libres, où l'autorité des Cordeliers s'estompe, la Descente jouit d'une position stratégique attrayante. La rivière offrant une voie de transport agréable, tandis que les chemins forestiers permettent d'éviter les patrouilles. C'est le dernier refuge avant la périlleuse descente vers l'Ombreterre, mais aussi l'étape obligée pour rejoindre la Chênaie. Cette situation géographique exceptionnelle fait de l'auberge un carrefour incontournable.
Érigée à la lisière de la forêt, l'auberge (le plus proche qualificatif) de la Descente s'étend le long de la rivière. Cette bâtisse de pierre et de bois s'élève sur plusieurs étages au-dessus du sol avec une apparence trompeuse d'un établissement respectable avec ses fenêtres ornées de volets sculptés et sa façade accueillante. Mais c'est dans ses profondeurs souterraines que réside son véritable attrait. Car l'auberge tire son nom du gouffre béant qui s'ouvre dans ses caves, passage direct vers l'Ombreterre. L'établissement bourdonne d'activité : marchands, contrebandiers, mercenaires, et autres individus (souvent peu recommandables) s'y côtoient. L'or change de main dans l'ombre des alcôves enfumées.
Atmosphère
L'atmosphère de la Descente varie drastiquement selon l'étage. Au rez-de-chaussée et aux niveaux supérieurs, l'auberge affiche un visage respectable : voyageurs honnêtes, marchands de passage et familles en route vers la Chénaie y trouvent un hébergement correct, une cuisine convenable et un service poli. Les chambres sont propres, les âtres bien entretenus, et l'on pourrait presque oublier la nature véritable de l'établissement. Corvus maintient cette façade avec soin, car elle attire une clientèle légitime qui finance les activités moins avouables. Mais descendez dans les caves, et l'ambiance devient lourde. Les conversations se murmurent, les capuches restent relevées, et chaque regard peut dissimuler une menace. L'or sonne régulièrement sur les tables de jeu, tandis que les marchands négocient leurs marchandises et leurs secrets dans l'ombre.L'étage, ça va encore. Mais quand on entend ces pas qui résonnent en bas toute la nuit... On dort d'un œil, croyez-moi.
Le maître des lieux
Corvus / L'Éveillé. Le propriétaire de la Descente, Corvus, maintient son autorité par un savant mélange de pragmatisme, de violence calculée et de services irremplaçables. Ancien Transcrivain de l'Église des Trois Espérances, il a quitté son poste après seulement un an de service, marqué à jamais par ses marches dans le Cauchemar. Depuis cette époque, cet homme décharné aux yeux cernés de noir et aux mains tremblottante ne dort plus qu'une heure par nuit, hantée de visions cauchemardesques. Il arpente son établissement à toute heure, toujours avec une tasse de décoction amère à la main.Cette maison a ses règles, voyageur. Elles sont simples : respectez la paix de mes autres clients, et ils respecteront la vôtre.
Le Gouffre
Le véritable trésor de la Descente se trouve dans ses sous-sols. Au-delà des caves à vin et des réserves, un niveau entier a été aménagé en salle de jeux clandestine. Mais au centre de cet espace, béant et inquiétant, s'ouvre un gouffre naturel d'une profondeur de plusieurs kilomètres.La Cage
Pour les fortunés, Corvus met à disposition un monte-charge dont le mécanisme défie toute logique civilisée. Dans une salle attenante au gouffre, enchaîné par des liens de fer noir gravés de runes de contrainte, un monstre imposant - mi-quelque-chose, mi-démon aux yeux vides - pousse inlassablement le treuil géant qui actionne le système de poulies. La créature, unique de son espèce, aurait passé par une brèche selon les rumeurs. Elle ne connaît plus que cette marche circulaire éternelle. Ses pas lourds résonnent dans les profondeurs jour et nuit, rythmant la vie de l'auberge. Si l'on se concentre suffisament, on peut percevoir chacun de ses pas. Le prix de la descente est exorbitant, celui de la remontée l'est encore plus. La cage métallique qui sert de monte-charge ressemble davantage à une prison mobile qu'à un moyen de transport. Forgée dans un acier rouillé et terni par l'humidité des profondeurs il peut contenir une dizaine de passagers. Toute la surface extérieure de la cage hérisse de pics acérés longs comme des dagues, orientés vers l'extérieur pour dissuader toute créature de s'agripper à la structure - ou d'en arracher les occupants. Le plancher de métal perforé grince à chaque mouvement. Quatre chaînes massives, chacune épaisse comme le bras d'un homme, relient la cage au mécanisme de poulies situé en surface. Leur grincement métallique accompagne la descente d'une mélodie sinistre qui résonne dans le gouffre. À chaque voyage, deux ou trois mercenaires aguerris prennent place dans la cage avec de longue lance. Car la descente traverse plusieurs cavernes béantes où la cage se balance dangereusement dans le vide. C'est là que rôdent des créatures des ténèbres... Dans cette cage de métal suspendue dans l'abîme, nulle part où fuir.On reconnaît les novices à leur première descente : ils regardent encore par les barreaux. Les vétérans, eux, fixent le plancher...
Propriétaire
Corvus / L'Éveillé
Corvus / L'Éveillé